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Dictionnaire Argot-Français By: Napoléon Hayard (1851-1903) |
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PAR Napoléon HAYARD dit L'Empereur des Camelots L'Empereur des Camelots A MADAME HAYARD Comment, une biographie? Non mais, Madame!... Vous n'y songez pas, si Hayard nous entendait, il s'écrierait: Une biographie?... Pourquoi pas une statue?... Avec une mominette à la main... Ah! zut! Mort aux vaches!! Et le public, quel intérêt voulez vous qu'il prenne à la lire? Me voyez vous racontant ce bon gros vivant, plein de santé, un sourire toujours fleurissant ses lèvres; avenant, la main tendue souvent pour donner, discrètement, l'aumône coutumière, ce fantaisiste, toujours dans l'actualité, la devançant parfois, qu'on rencontrait dans un coin du Croissant , son vaste feutre penché sur l'oreille; rêveur, une cigarette rarement allumée entre les doigts; ce brave homme qui vous prenait le bras, ayant toujours une anecdote à conter. Venez prendre quelque chose. On partait et c'étaient alors d'interminables palabres. ...En 1870, pendant le siège, ma mère était seule, vieille, sans argent, ayant de plus à sa charge ma soeur, veuve avec trois enfants, moi, sans travail, malheureusement. Je n'hésitai pas. Afin que ma soeur ait l'autorisation d'avoir une cantine qui permît de vivre à la maisonnée, je m'engageai... (il commençait à rire) Oui, je m'engageai... dans la marine... de la Seine ! Puis, il buvait une goutte d'absinthe, non sans avoir, au préalable, fait passer, en tournant vivement son verre, une partie du liquide par dessus les bords. Son ami, Ernest Gegout en a fait, en marin de la Commune, une bien amusante description. «Napoléon Hayard épate les légions communardes par sa somptuaire. Un yatagan a deux mains, enrichi de pierreries, pend à son côté, retenu par une corde. Au rapport, il le tire chaque matin, avec un air sombre et des yeux farouches, pour tailler son crayon!... A sa ceinture de flanelle rouge sont retenus des pistolets à crosses formidables incrustés d'or, et il chausse des bottes profondes, à revers rouges, le tout chipé, par inadvertance, au cours d'une perquisition chez le général de Galliffet.» On pourrait aussi conter cette abracadabrante histoire des sifflets à roulettes que la préfecture de police vint lui acheter pour en empêcher la vente sur le passage d'un Président de la République. Vous vous souvenez, Madame, qu'il courut tous les fabricants, pour en avoir quelques milliers, car il n'avait jamais eu l'idée d'en vendre, et qu'il réussit ainsi une excellente opération avec ces messieurs de la Tour pointue . Vous voudriez sans doute aussi que je narre l'histoire de quelques unes des manifestations politiques «spontanées» dont certains furent les héros, mais où il eut surtout la plus large part, au point de croire que c'était à lui que ces manifestations s'adressaient. Je me souviens d'une, principalement, où, tout le long des boulevards, dans la voiture de celui auquel les cris et les vivats étaient destinés, il saluait, se levait, agitait son feutre, un feutre gris, ce soir là étendant ses grands bras dans un mouvement rythmique de chef d'orchestre, comme pour tempérer ou accentuer les clameurs. Et la foule, dans le clair obscur de minuit, confondant grâce à sa barbe, lui et son client, l'acclamait, réellement séduite par l'énergie de sa mimique et de son allure. Et, aussi son triomphal voyage à Londres dernière étape de sa vie si mouvementée où, pour faire vendre et chanter sa fameuse chanson, Viens Mimile , il partit à la suite du Président Loubet en Angleterre! Il obtint un tel succès de curiosité que tous les journaux anglais donnèrent son portrait à côté de celui de M. Loubet, si bien que le peuple anglais dut se demander lequel des deux conduisait le char de l'État: le Président ou l'Empereur... des camelots? Quand je songe à cette exubérance, à ce désir de vie, à cet amour du mouvement dont il était si plein, lui, l'homme des foules, l'ami du progrès, qui faisait de la « rue » son domicile privilégié abandonnant le sien, si doux et si confortable et qui fut tué, au coin d'une rue du «Croissant», par une automobile lancée à toute vitesse, tué par le progrès, dans la « rue », chez lui! Je sens une pointe de tristesse monter de mon coeur à mes yeux... Continue reading book >>
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