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Histoire littéraire d'Italie (2/9) By: Pierre-Louis Ginguené |
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MOREAU, IMPRIMEUR, RUE COQUILLIÈRE, N° 27. HISTOIRE LITTÉRAIRE D'ITALIE, PAR P.L. GINGUENÉ,DE L'INSTITUT DE FRANCE. SECONDE ÉDITION, REVUE ET CORRIGÉE SUR LES MANUSCRITS DE L'AUTEUR, ORNÉE DE SON PORTRAIT, ET AUGMENTÉE D'UNE NOTICE HISTORIQUE PAR M. DAUNOU. TOME SECOND. A PARIS, CHEZ L.G. MICHAUD, LIBRAIRE EDITEUR, PLACE DES VICTOIRES, N°. 3. M. DCCC. XXIV. PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE VIII. SUITE DU DANTE. Analyse de la Divina Commedia . SECTION PREMIÈRE. Plan général du poëme; Invention; Sources où le Dante a pu puiser . L'invention est la première des qualités poétiques: le premier rang parmi les poëtes est unanimement accordé aux inventeurs. Mais en convenant de cette vérité, est on toujours bien sûr de s'entendre? La poésie a été cultivée dans toutes les langues. Toutes ont eu de grands poëtes; quels sont parmi eux les véritables inventeurs? Quels sont ceux qui ont créé de nouvelles machines poétiques, fait mouvoir de nouveaux ressorts, ouvert à l'imagination un nouveau champ, et frayé des routes nouvelles? A la tête des anciens, Homère se présente le premier, et si loin devant tous les autres, qu'on peut dire même qu'il se présente seul. Dans l'antiquité grecque, il eut des imitateurs, et n'eut point de rivaux. Il n'en eut point dans l'antiquité latine, si l'on excepte un seul poëte, qui encore emprunta de lui les agents supérieurs de sa fable et les ressorts de son merveilleux. La poésie, jusqu'à l'extinction totale des lettres, vécut des inventions mythologiques d'Homère, et n'y ajouta presque rien. A la renaissance des études, elle balbutia quelque temps, n'osant en quelque sorte rien inventer, parce qu'elle n'avait pas une langue pour exprimer ses inventions. Dante parut enfin; il parut vingt deux siècles après Homère[1]; et le premier depuis ce créateur de la poésie antique, il créa une nouvelle machine poétique, une poésie nouvelle. Il n'y a sans doute aucune comparaison à faire entre l' Iliade et la Divina Commedia ; mais c'est précisément parce qu'il n'y a aucun rapport entre les deux poëmes qu'il y en a un grand entre les deux poëtes, celui de l'invention poétique et du génie créateur. Un parallèle entre eux serait le sujet d'un ouvrage; et ce n'est point cet ouvrage que je veux faire. Je me bornerai à les observer comme inventeurs, ou plutôt à considérer de quels éléments se composèrent leurs inventions. [Note 1: On croit communément qu'Homère vivait 900 ans avant J. C.] Long temps avant Homère, des figures et des symboles imaginés pour exprimer les phénomènes du ciel et de la nature, avaient été personnifiés et déifiés. Désormais inintelligibles dans leur sens primitif, ils avaient cessé d'être l'objet d'une étude, pour devenir l'objet d'un culte. Ils remplissaient l'Olympe, couvraient la terre, présidaient aux éléments et aux saisons, aux fleuves et aux forêts, aux moissons, aux fleurs et aux fruits. Des hommes, d'un génie supérieur à ces temps grossiers et barbares, s'étaient emparés de ces croyances populaires, pour frapper l'imagination des autres hommes et les porter à la vertu. Orphée, Linus, Musée chantèrent ces Dieux, et furent presque divinisés eux mêmes pour la beauté de leurs chants. D'autres avaient raconté dans leurs vers les exploits des premiers héros. La matière poétique existait; il ne manquait plus qu'un grand poëte qui en rassemblât les éléments épars, et dont la tête puissante, combinant les faits des héros avec ceux des êtres surnaturels, embrassant à la fois l'Olympe et la terre, sût diriger vers un but unique tant d'agents divers, et les faire concourir tous à une action, intéressante pour un seul pays, par son objet particulier, et pour tous, par la peinture des sentiments et des passions: ce poëte fut Homère. Je ne sais s'il faut croire, avec des critiques philosophes[2], qu'il voulut représenter dans ses deux fables la vie humaine toute entière; dans l' Iliade , les affaires publiques et la vie politique; dans l' Odyssée , les affaires domestiques et la vie privée; dans le premier poëme, la vie active, et la contemplative dans le second; dans l'un, l'art de la guerre et celui du gouvernement; dans l'autre, les caractères de père, de mère, de fils, de serviteur, et tous les soins de la famille; en un mot, si l'on doit admettre que dans ces deux actions générales, et dans chacune des actions particulières qui y concourent, Homère se proposa de donner aux hommes des leçons de morale, et de leur présenter des exemples à suivre et à fuir; mais ce qui est certain, c'est que l' Iliade entière a ce caractère politique et guerrier; l' Odyssée , cet intérêt tiré des affections domestiques; c'est que les enseignements de la philosophie découlent en quelque sorte de toutes les parties de ces deux grands ouvrages... Continue reading book >>
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