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Journal d'une femme de cinquante ans, Tome 2   By: (1770-1853)

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First Page:

JOURNAL D'UNE FEMME DE CINQUANTE ANS

1778 1815

Marquise de LA TOUR DU PIN

Publié par son arrière petit fils le Colonel Comte AYMAR DE LIEDEKERKE BEAUFORT.

TOME II

PARIS

MARC IMHAUS & RENÉ CHAPELOT ÉDITEURS

1913

[Illustration: Comte de La Tour Du Pin]

IIe PARTIE

CHAPITRE Ier

I. Malgré son grand âge, l'auteur entreprend la seconde partie de ses mémoires. II. A welcome breakfast . Curiosité des Français de Boston mal satisfaite. Adieux à l'équipage de la Diane . La joie d'être en pays ami. Le plaisir d'un bon déjeuner après deux mois de privations. Installation provisoire à Boston. III. M. Geyer. La chienne Black. Sympathie des habitants de Boston pour les nouveaux émigrés. Le général Schuyler. Vente des effets inutiles. IV. Une histoire d'amour. V. Départ pour Albany. Mme de La Tour du Pin apprend la mort de son père. Une forêt vierge. La maison de bois. Une belle famille. Une santé à Washington. L'auberge de Lebanon. Le compagnon de lit de M. de Chambeau. VI. Arrivée à Albany. Incendie de la ville par les nègres. Aimable accueil du général Schuyler et de la famille Renslaër. Un songe réalisé. Le Petroon . Mme Renslaër. Talleyrand en Amérique.

I

À Lucques, le 7 février 1843.

Il est probablement très présomptueux de continuer à rédiger ses mémoires à soixante treize ans moins dix jours[1]. Mais ayant fini aujourd'hui de copier la partie que j'en avais écrite sur des feuilles volantes, je vous préviens, mon cher fils[2], que vous aurez le reste si Dieu le permet, avec ou sans rature, tant que je conserverai un peu de force, de raison et des yeux pour guider ma main. Une entreprise de ce genre exige surtout de la mémoire, et il me semble que je ne l'ai pas tout à fait perdue. Vous savez que j'ai conservé celle du passé tout autant que celle du présent, et cette dernière ravive en moi des souvenirs peut être aussi pénibles que ceux des temps plus anciens, quels qu'aient été les malheurs qui ont assombri ma longue vie.

Mais abandonnons les préambules. Retournons à l'entrée de la rade de Boston, où j'ai laissé votre pauvre frère Humbert[3] dans le ravissement de revoir les vaches, les prés, les arbres en fleurs et tout ce qui s'était effacé de sa jeune imagination.

II

Nos transports, à nous autres, gens raisonnables, je l'avoue, à notre honte, étaient entièrement concentrés sur un énorme poisson frais que le pilote venait de pêcher, et qui, avec un pot de lait, du beurre frais et du pain blanc, devait composer ce que le capitaine nomma a welcome breakfast [4]. Pendant que nous le mangions avec un appétit vorace, nous avancions, remorqués par notre canot, dans cette magnifique baie. À deux encablures de terre, notre capitaine jeta l'ancre, puis il nous quitta, promettant de revenir le soir, après nous avoir trouvé un logement.

Nous n'avions pas une seule lettre de recommandation, et nous attendîmes patiemment son retour. Les vivres frais arrivèrent de tous côtés. Il vint aussi plusieurs Français fort impatients d'avoir des nouvelles et qui nous assaillirent de questions auxquelles nous ne pouvions répondre que très imparfaitement. L'un voulait savoir ce qui se passait à Lille, l'autre à Grenoble, un troisième à Metz, tous surpris et presque en colère de n'obtenir de réponses que sur Paris ou sur la France en général. C'étaient pour la plupart des gens fort communs: des marchands ruinés, des ouvriers qui cherchaient du travail. Ils nous semblèrent plus ou moins tous révolutionnaires, et ils trouvèrent à leur tour que nous étions des aristocrates échappés au supplice que, selon eux, nous avions bien mérité pour notre tyrannie passée. Ils nous quittèrent de fort mauvaise humeur, et nous en fûmes débarrassés pour tout le temps que nous restâmes à Boston.

Le reste de la journée se passa à mettre nos effets en ordre. Le soir, le capitaine revint. Il nous avait trouvé un petit logement sur la place du Marché, et son armateur l'avait chargé de nous offrir ses services... Continue reading book >>




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