By: Victor Margueritte (1866-1942)
"Garçonne" by Victor Margueritte is a groundbreaking novel that explores themes of gender, identity, and societal expectations. The protagonist, Monique Lerbier, defies traditional gender roles and expectations in early 20th century France, embracing her independence and unconventional lifestyle. Margueritte's writing is bold and unapologetic, shedding light on the challenges faced by women who challenge the status quo.
The novel offers a thought-provoking look at gender dynamics and the limitations imposed on individuals by society. Margueritte's narrative is both engaging and thought-provoking, challenging readers to rethink their preconceived notions about gender and identity.
Overall, "Garçonne" is a gripping and thought-provoking read that will resonate with readers long after they finish the last page. Highly recommended for anyone interested in feminist literature and challenging societal norms. Book Description: Ce "roman de moeurs" à thèse présente une jeune femme indépendante menant une vie sexuelle très libre. Cet ouvrage a fait scandale , mais a été un énorme succès de librairie.
Extrait du livre:
"– Il faut que tu saches cependant, dit Mme Lerbier décidée à avoir le dernier mot, qu’avec tes façons de parler et d’agir au gré de tes seules inspirations, tu passes pour une toquée. Au fond, tu es un garçon manqué ! Regarde tes amies, Ginette ou Michelle. Voilà de vraies jeunes filles. Michelle surtout !
Monique reposa son verre. Elle avait failli s’étrangler. Et profitant de ce que la femme de chambre sortait:
– Leur mari n’en aura pas l’étrenne !
Mme Lerbier gloussa, scandalisée. Elle eut voulu que Monique, tout en n’étant pas absolument une oie blanche, gardât jusqu’au mariage cette ignorance décente que discrètement la mère, à la veille du grand soir, éclaire... Mais, sous prétexte d’éducation scientifique, cette franchise qui ne reculait devant rien, même pas, au besoin, devant l’appellation, par leur nom, des organes les plus secrets !... Non !... Quoi qu’en pensât tante Sylvestre, certains chapitres de l’histoire naturelle devaient pour les jeunes filles se borner au règne végétal. Aux précisions anatomiques Mme Lerbier préférait, « en dépit de son pseudo-danger », l’ombre dormante, la pudeur, – c’est cela ! – « la pudeur du mystère ! » La pudeur, quand elle avait lâché ce grand mot, elle avait tout dit.
– Tu me fais bien souffrir, murmura-t-elle.
– Il faut en prendre ton parti, maman. Depuis la guerre nous sommes toutes devenues, plus ou moins, des garçonnes !"
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